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Hommage : On a tous quelque chose en nous de Bernard Tapie !
8H40, ce dimanche 3 octobre 2021, Bernard Tapie vient de délivrer son dernier souffle. Les dépêches défilent à la vitesse de la lumière sur les portables. Il faut se pincer pour y croire, tellement l’homme d’affaires a banni la mort et encensé la vie depuis toujours. Son dernier combat exemplaire contre la maladie – jour après jour depuis 4 ans- avait conquis le cœur des Français, comme Basile Boli avait fait tourner la tête de son président adoré en 1993 pour offrir à l’OM la Coupe aux grandes oreilles. Bernard Tapie, c’était la faim de vie. Et notre premier héritage de cet homme « extra » ordinaire.
Depuis ce matin, c’est la gueule de bois sans avoir bu, c’est la peine qui nous mord sans nous lâcher. Nous n’étions pas des « proches » de Bernard Tapie mais il était proche de nous. Par sa gouaille, ses saillies, ses colères, sa vision, ses incroyables réussites et ses énormes emmerdes. Tapie, il parlait, tu l’écoutais. Tapie, on a grandi avec, c’est notre vie : la chanson, les cours de gym tonic, Terraillon, les piles Wonder, Adidas, la Vie Claire, Bernard Hinault, et Greg Lemon, le ministère de la ville, la Ligue des Champions, Marseille, les procès … et le cancer !
Mais Bernard Tapie, c’était une vision d’abord. Pendant la crise des gilets jaunes, j’avais eu l’occasion d’échanger avec lui dans les loges de BFM. Début 2019. On se relayait les uns les autres sur les plateaux télé semaine après semaine pour commenter les ronds-points et les actes dégueulasses des extrémistes qui pourrissaient la France. Lui m’avait dit : « Ce n’est pas la peine de tortiller. Les Français, qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent qu’on leur remplisse leur frigo. Ca s’appelle du pouvoir d’achat. C’est quand même pas compliqué merde ! ». Du Nanard dans le texte. La maladie commençait à le ronger. Il la snobait. Elle glissait sur lui. Et il jubilait à distiller ses conseils, à partager la force de la vie.
Il y a une petite année, je lui avais proposé de préfacer mon prochaine ouvrage qui commençait à germer (sortie décembre 2021, Balland): « Ce beau pays qui est le mien ! ». Bernard Tapie a toujours eu foi en la France. Il ne l’a jamais quittée. Il s’est battu pour elle. Il en était fier. Entre deux soins, il m’avait gentiment répondu : « Merci d’avoir pensé à moi. Voyons ça plus tard si vous le voulez bien ».
Cette préface ne sera pas une préface. Ce sera un hommage posthume. On a tous quelque chose en nous de Bernard Tapie !