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10ᵉ anniversaire des attentats du 13 novembre 2015

Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Nous sommes ici réunis pour un moment qui dépasse les mots.
Un moment où la mémoire, le silence et l’émotion se rejoignent.
Un moment où la France se souvient.

Treize novembre 2015.
Dix ans ont passé, et chacun d’entre nous garde en lui le souvenir précis de cet instant.
Où étiez-vous, à la seconde où la sidération a frappé ?
Où étiez-vous lorsque Paris s’est figé, lorsque nos téléphones se sont mis à vibrer, lorsque nous avons compris sans encore y croire que l’indicible venait de déferler sur notre pays ?

Ce soir-là, la France a vu tomber 130 vies.
Elle a vu des destins brisés : Stéphanie, Manuel, Marie-Laure, Alban, Chloé, Pierre-Antoine, Thomas, Asta, Halima, Boris… Et tant d’autres encore.
Des prénoms qui ne quitteront jamais nos mémoires.

La France a également vu se lever, dans l’ombre et dans la lumière, des héros que rien ne destinait à l’être.

Je veux ce soir rendre un hommage vibrant :
Aux forces de l’ordre, police nationale, gendarmes, militaires,
Aux forces de sécurité locales, qui ont protégé, évacué, rassuré,
Aux pompiers, aux secouristes, aux équipes de la Croix-Rouge, de la Protection civile,
À tous les médecins, infirmiers, aides-soignants, qui ont couru vers la blessure pour sauver, encore et encore,
Aux bénévoles, aux citoyens ordinaires, qui ont ouvert leurs portes, tendu leurs mains, apporté un manteau, un café, un mot.

Tous sont devenus, cette nuit-là, des héros malgré eux.
Des femmes et des hommes qui ont fait bloc, instinctivement, humainement.
Des femmes et des hommes qui ont incarné la France, la vraie : celle qui protège, qui relève, qui rassemble.

Victor Hugo écrivait :
« Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux. »

Treize novembre 2015 est devenu l’un de ces flambeaux.
Il ne s’agit pas d’entretenir la douleur, mais de préserver la conscience, de fortifier notre unité, de rappeler que notre pays n’a jamais été aussi fort que lorsqu’il est soudé et solidaire.

Car oui, la France a saigné.
Mais la France s’est tenue debout.
Et c’est cela qui doit rester dans nos cœurs.

Ce soir, nous pensons d’abord aux familles.
À ces parents, ces frères, ces sœurs, ces conjoints, ces enfants, qui vivent depuis dix ans avec une chaise vide, une voix absente, une lumière éteinte trop tôt.
Ils portent une douleur que nul mot ne peut consoler.
Mais ils portent aussi une dignité qui force le respect de la Nation toute entière.

La France leur dit aujourd’hui :
Nous ne vous oublions pas.
Nous n’oublierons jamais vos enfants.
Nous n’oublierons jamais vos héros.

À l’heure où le monde reste instable, à l’heure où de nouvelles menaces se dressent, souvenons-nous que la réponse la plus puissante que nous puissions opposer à la haine, c’est notre unité, notre fraternité, notre humanité.

Comme le disait Antoine de Saint-Exupéry :
« La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir des hommes. »
Ce soir, notre devoir, notre métier de citoyens, est précisément celui-là :
nous unir.

En hommage aux victimes.
En reconnaissance éternelle envers nos forces de l’ordre et de secours.
En fidélité à ce que nous sommes :
un pays libre, debout et fraternel.

Fluctuat nec mergitur.
Il est battu par les flots… mais ne sombre jamais.

Karl OLIVE
Député des Yvelines